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Ecoconception, écoconstruction, écorénovation
Aujourd’hui, tout processus productif doit être réfléchi selon des critères d’éco-conception, en intégrant l’impact environnemental.Quelles sont les ressources utilisées? Sont-elles renouvelables? Sont-elles recyclables?Quel est le coût énergétique du processus de production? Quelles seront les émissions de gaz à effet de serre?Quelle sera la durée de vie du bien ou du service ? Quel bien être assure-t-il aux usagers?Quel sera le coût de son réemploi?
Quels seront les déchets ultimes? Quels seront leur durée de vie? Quels sont leurs usages potentiels?
Cette démarche invite à une réflexion globale sur les activités humaines. Elle doit amener les professionnels à repenser leur activité et à chercher à l’améliorer par de multiples innovations.Les métiers de la construction sont particulièrement concernés.Les bâtiments sont des investissements très coûteux, indispensables aux sociétés, mobilisant une très forte énergie sur plusieurs décennies. Au delà de l’esthétique ou du confort, ils doivent être pensés dans leur intégration à l’environnement, comme un des secteurs clés de l’émission de gaz à effet de serre (tant durant leur construction que durant leur usage) mais aussi de la mobilisation de ressources (carrières de sable, de pierre, bois pour les huisserie) et la production de déchets ultimes (gravats).Enfin, il se pose une question très spécifique celle de l’éco-rénovation.Vaut-il mieux détruire un bâtiment ancien et alors générer un double coût environnemental (coût énergétique de la destruction et production de déchets ultimes auquel s’ajoute tout le coût de la nouvelle construction) ou réhabiliter le bâtiment pour l’adapter à de nouveaux usages et de nouvelles exigences ?
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Abandon des architectures marocaines traditionnelles
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Deuxièmement, les usages des bâtiments changent. En effet, les activités agricoles ne nécessitent plus de nombreux espaces de stockage, les récoltes sont désormais vendues de plus en plus rapidement, tandis que l'accès au marché assure une grande sécurité alimentaire. En revanche, les commerces de proximité se sont multipliés. Les bâtiments voient leurs rez-de-chaussée changer, alors qu'ils accueillaient les animaux et les récoltes, désormais, ils doivent abriter des boutiques et des garages.
Au final, les nouvelles habitations sont construites en dehors du centre historique, polarisées par la route
selon de nouvelles logiques individuelles. Parallèlement, le vieillissement des habitants des maisons anciennes les contraint à quitter leurs maisons qu'ils n'arrivent plus à entretenir. L'effet de génération a favorisé un mouvement très rapide. En quelques années, certains villages se sont vidés, tandis que les nouvelles maisons ont constitué un nouveau quartier moderne.
Cette démarche invite à une réflexion globale sur les activités humaines. Elle doit amener les professionnels à repenser leur activité et à chercher à l’améliorer par de multiples innovations.Les métiers de la construction sont particulièrement concernés.Les bâtiments sont des investissements très coûteux, indispensables aux sociétés, mobilisant une très forte énergie sur plusieurs décennies. Au delà de l’esthétique ou du confort, ils doivent être pensés dans leur intégration à l’environnement, comme un des secteurs clés de l’émission de gaz à effet de serre (tant durant leur construction que durant leur usage) mais aussi de la mobilisation de ressources (carrières de sable, de pierre, bois pour les huisserie) et la production de déchets ultimes (gravats).Enfin, il se pose une question très spécifique celle de l’éco-rénovation.Vaut-il mieux détruire un bâtiment ancien et alors générer un double coût environnemental (coût énergétique de la destruction et production de déchets ultimes auquel s’ajoute tout le coût de la nouvelle construction) ou réhabiliter le bâtiment pour l’adapter à de nouveaux usages et de nouvelles exigences ?
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Distinguer le cycle de vie du bâtiment du cycle de vie des matériaux
Les matériaux traditionnels nécessitent un entretien régulier. Chaque année, après chaque pluie, les propriétaires multiplient les petits travaux sur les toitures et les murs les plus exposés. Ainsi, ils assurent la pérennité des bâtiments. Des mosquées, des greniers collectifs ont été entretenus de la sorte par les communautés durant plusieurs siècles et sont toujours utilisés aujourd'hui.
Cependant, en cas d'absence d'entretien, le bâtiment connaît ses premières pathologies au bout de 6 à 7 ans, puis les premiers affaissements au bout d'une vingtaine d'année, avant de s'effondrer au bout d'une trentaine d'années suite à une pluie diluvienne.
En effet, les matériaux traditionnels comme la pierre, la terre peuvent être conservés des siècles. En revanche, le béton de ciment est fragilisé par le ferraillage qui s'oxyde au bout de quelques décennies. Alors la rouille peut faire éclater les structures en ciment. La durée de vie du béton de ciment est estimée à une centaine d'années pour les bâtiments les mieux conçus.
Il faut donc réfléchir à l'entretien du bâtiment pour garantir sa durabilité.
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Le bien être comme objectif des bâtiments publics
Les habitants ont besoin de nouveaux bâtiments publics de proximité : des centres de santé, des centres socio-culturels, des centres féminins, des coopératives (etc.) . Or, ces bâtiments qui accueillent du public doivent être pensés comme étant les plus confortables possibles pour les usagers. En effet, outre la sécurité et la fonctionnalité, il s'agit d'assurer une atmosphère agréable. Le principal handicap dans les zones rurales est la température excessive en été qui limite l'usage de nombreux bâtiments publics de mai à octobre. Le bâtiment doit être alors climatisé ce qui représente un coût énergétique colossal.
L'alternative est de lui assurer la plus forte inertie thermique possible, soit la plus grande résistance à la chaleur. Pour cela, les matériaux traditionnels ont un avantage très fort vis à vis du béton de ciment. Il s'agit alors de repenser la relation entre des usages contemporains et des matériaux locaux.
Dans ce contexte, l'architecture devient un défi technique et chaque chantier un lieu d'expérimentation.
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Le chantier comme lieu d'apprentissage et d'innovation
Le défi climatique nécessite que tous les professionnels revoient leur mode d'approche de l'architecture. Au moment de la conception, ils doivent envisager à toutes les possibilités techniques selon le contexte local en optimisant le coût financier et environnemental de la construction.
Cependant, c'est surtout dans la mise en œuvre, au moment du chantier que tout se joue, car les spécificités locales s'imposent. L'entreprise doit alors surmonter un certain nombre de contraintes techniques indispensables à la pérennité du bâtiment. Tous les professionnels impliqués doivent ajuster le projet pour assurer une durabilité la plus longue possible
Ainsi, le chantier devient un lieu d'apprentissage pour les ouvriers, les chefs de chantier, les ingénieurs, les architectes. Tous renforcent leurs compétences professionnelles. La démultiplication des chantiers permet alors une circulation des savoirs et des savoir-faire entre tous les acteurs. C'est ainsi que peuvent se généraliser de nouvelles pratiques.
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L'oasis et l'architecture une relation consubstantielle
Une oasis est un aménagement humain construit par l'homme. Les terres sont irriguées, amendées, protégées de l'érosion. Les espèces végétales sont étroitement sélectionnées. Historiquement, il existe une véritable complémentarité entre l'oasis et l'habitat. Les oasiens sont à la fois des agriculteurs et des bâtisseurs. Les pierres retirées des champs et la terre sont utilisées pour les fondations et les murs de soutènement.
De même, les bois de palmiers et les tiges de lauriers roses servent pour les charpentes et les plafonds. Ainsi, les palmiers vieillissants (trop haut, peu productifs) sont coupés et remployés pour la construction.
Aujourd'hui, pour les nouveaux chantiers, il s'agit de recréer ce lien historique et écologique en instituant un partenariat entre une coopérative agricole oasienne et une entreprise de construction
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Les greniers collectifs : symbole de la résilience des économies agraires marocaines
Les greniers collectifs incarnent la capacité des sociétés agricoles marocaines à résister aux changements climatiques. Ces bâtiments ont permis à des générations d'agriculteurs de stocker leurs récoltes et ainsi de surmonter les années sèches en emmagasinant les fruits des années fastes.
Ce sont des modèles d'architecture bioclimatique, assurant une température constante et surtout une aération permanente des grains. Ces derniers pouvaient être conservés plusieurs années de suite sans perdre leur capacité à servir de semence.
Enfin, ces architectures attestent de l'intelligence des sociétés qui ont su démultiplier les formes architecturales selon les contraintes locales utilisant, selon les sites, la pierre ou la terre, dans des mises en oeuvre singulières optimales. Elles sont le produit de communautés qui ont réfléchi à la gestion durable de leur bien. Aujourd'hui, elles sont les témoins d'un génie constructif qui doit être considéré comme une source d'inspiration sur la capacité l'adaptation et la résilience face au changement.
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Intérêt des lieux de mémoires pour reconstruire un espace public
Au delà du patrimoine matériel et architectural, le patrimoine immatériel de la convivialité.
Les lieux historiques constituent une interface où peut se développer un espace de bien être et de sociabilité. Les habitants conservent une mémoire des lieux et un attachement symbolique à ces derniers. Ce n'est pas parce qu'un lieu est ruiné qu'il en est pour autant oublié.
Ainsi, les greniers collectifs qui n'ont plus d'usages agricoles restent souvent des lieux visités par les habitants vivants dans les grandes villes ou à l'étranger. Ils incarnent un temps ancien assis sur un idéal de gestion collective.
De même, la porte fortifiée des villages (ksours) perdure comme un lieu de rencontre et de passage. Aujourd'hui, il s'agit de revaloriser des places attenantes dédiées aux activités collectives. Enfin, certains sites comme les sources sont toujours considérés comme des lieux hautement attractifs. Souvent, ils accueillaient et accueillent encore des moments festifs comme des maaroufs, des repas collectifs féminins. Ils sont aussi utilisés pour les chants et les danses collectives.
L'espace public n'est pas seulement un espace ouvert à tous. Il est avant tout un espace appropriable par tous. Il 'agit donc de multiplier les aménagements à destinations des personnes âgées, des femmes et des enfants du quartier ou du village qui ont une mobilité réduite et doivent trouver à proximité de leur maison un lieu de convivialité.
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Sitographie & bibliographie
Sitographie
Quelques exemples d’écoconstruction à travers un monde émergent :
Hassan Fathy est un pionnier en Egypte. Son travail est aujourd’hui considéré comme un élément du patrimoine mondial.
Hassan Fathy, Construire avec le peuple: Histoire d'un village d'Egypte : Gourna, Sète, Actes Sud/Bibliothèque arabe, 4 juin 1999, 5e éd. (ISBN 978-2742708079)
http://www.actes-sud.fr/catalogue/arts/construire-avec-le-peuple-nouvelle-edition
http://whc.unesco.org/fr/activites/637/
Francis Kéré a multiplié les architectures bioclimatiques à vocation sociale au Burkina Faso, Kenya et Tanzanie.
http://kerearchitecture.com/
http://www.ekopolis.fr/ressources/intervention-de-diebedo-francis-kere-architecte
http://www.amush.org/opera-village-de-laongo-francis-kere/
Whang Shu est le premier architecte chinois salué par le Pritzkerprice pour son travail proche de l’environnement.
http://www.pritzkerprize.com/laureates/2012
https://www.architectural-review.com/today/will-wang-shus-village-be-nothing-but-an-imagined-form-of-rural-life-for-urbanites/8691086.article
Studio Mumbai propose une relecture des procédés constructifs en Inde.
http://studiomumbaiarchitects.blogspot.com/
http://www.archdaily.com/office/studio-mumbai
http://www.lemoniteur.fr/article/l-architecture-du-studio-mumbai-entre-contemporaine-et-ancestrale-26841312Bibliographie
Pour une histoire des architectures oasiennes marocaines
JACQUES-MEUNIÉ Djin, Greniers-citadelles au Maroc. Paris : Arts et Métiers graphiques , Publications de l'Institut des hautes études marocaines, LII, 1951.
JACQUES-MEUNIÉ Djin, Architectures et habitats du Dadès. Maroc pré-saharien. Préface de H. Terrasse. Paris, C. Klinsieck, 1962.
NAJI Salima, Le Ksar d’Assa. Sauvegarde d’un port du Maroc saharien. Rabat, DTGSN, 2013.
NAJI Salima, Greniers collectifs de l’Atlas (Patrimoines berbères). Aix-en-Provence, Casablanca, Edisud, La Croisée des Chemins, 2006.
NAJI Salima, Art et architectures berbères (Maroc présaharien), Aix-en-Provence, Casablanca, Edisud, La Croisée des Chemins, 2001.
TERRASSE Henri, Kasbas berbères. De l'atlas et des oasis. Les grandes architectures du Sud marocain, Aix en Provence, Actes Sud Beaux Arts, 2010.Bibliographie